Vincent Le Faucheur, vous avez une très bonne connaissance du secteur du travail temporaire. D’après vous, comment se porte le marché ?

“Le marché du travail temporaire a la particularité d’être un indicateur très avancé du marché de l’emploi et de la croissance économique. Le constat est partagé. Depuis 40 ans, le marché du travail temporaire précède les périodes de croissances ou les récessions.

Selon les notes de conjoncture officielles, le marché du travail temporaire est actuellement en repli. Ça fait 4 ou 5 mois consécutifs que le marché du travail temporaire baisse de manière continue. Le CREDOC, identifie à l’échelle nationale un repli du marché en termes de volume d’activité de 8%. En comparaison à l’année précédente, le marché du travail temporaire a perdu près de 30 000 emplois équivalent temps plein. Ce n’est pas catastrophique mais les chiffres illustrent un marché qui s’essouffle un peu…

Si la Banque de France ne voit pas de récession à venir, on peut malgré tout s’attendre à une baisse de la croissance économique au second semestre 2023 et premier trimestre 2024. À l’inverse, dès que le marché du travail temporaire reprendra, on sait que dans les 6 mois qui suivent, ce sera une phase de croissance pour le pays avec un marché de l’emploi qui repartira à la hausse. J’en veux pour preuve la crise de 2008. Personne n’a vu venir la crise financière de 2018. Et pour autant, on avait pu observer une baisse notable du marché du travail temporaire dans les 6 mois qui ont précédé la crise.

Aujourd’hui, on ne se trouve pas dans une bonne dynamique mais rien d’alarmant. Tous les jours, j’échange avec des chefs d’entreprises de toutes tailles, qui me disent que “ça tient la baraque, c’est plus tendu, mais ça tient !””

Selon vous, quels sont les principaux enjeux du travail temporaire ?

“Le véritable enjeu pour les entreprises du travail temporaire, outre la difficulté qu’ils ont à servir les commandes de leurs clients, c’est la problématique du marché de l’emploi. C’est-à- dire, la difficulté de trouver les compétences malgré le nombre d’emplois qui ne sont pas pourvus en France.

Aussi, l’enjeu de demain est de poursuivre la transition digitale pour améliorer sa productivité, sa réactivité sans perdre l’humain qui est au cœur du recrutement, au cœur de la relation avec les candidats, et avec les clients. La digitalisation ne signifie pas, ne parler à personne et avoir affaire qu’à des robots ou des chatbots. Ça ne marche pas non plus. On a bien vu qu’un des plus gros opérateurs de l’intérim digital, IZIWORK est en redressement judiciaire. Je ne pense pas que le full digital dans le travail temporaire soit susceptible de disrupter le marché.

Le dernier enjeu que j’observe, c’est la diversification des activités des opérateurs du marché du travail temporaire vers des métiers voisins, comme le travail à temps partagé. Actuellement, il y a une nouvelle typologie de contrat dénommée le CDI aux fins d’employabilité, cousin germain du travail temporaire mais sans les contraintes juridiques. Ça peut être un moyen d’apporter une nouvelle offre de service pour les entreprises utilisatrices.”

Quelles sont les perspectives pour les mois à venir ? Quelles difficultés ou opportunités s’offrent aux professionnels demain ?

“Je pars du postulat qu’il faut toujours profiter d’un contexte de crise ou de récession car c’est là que s’offrent les plus belles opportunités.

Lorsque l’on est chef d’entreprise, il ne faut pas craindre de subir la tempête. Il faut avoir cette capacité à profiter d’un temps délicat pour se poser, faire un état des lieux de son modèle, de son business, et voir les opportunités qui peuvent apparaître. Réfléchir aux sujets qu’on n’a pas eu l’occasion de mettre en œuvre.

Là, c’est peut-être le moment. Je ne connais pas encore la récession mais j’observe un ralentissement et donc je profite de ces temps de mutation pour réfléchir.”

Et pouvez-vous revenir sur le contexte de votre collaboration avec A2C Courtage ?

“Alors, j’ai rencontré Jean-David pour la première fois chez un client en commun, à l’occasion des 30 ans de la société. Nous partageons la conviction de l’importance des entreprises du travail temporaire dans le fonctionnement de l’économie. Aujourd’hui, A2C Courtage est un partenaire à part entière. Je sais que j’ai affaire à un très bon professionnel ayant une connaissance pointue des entreprises de travail temporaire.

Lorsqu’un client me soulève une difficulté qu’il peut rencontrer sur sa couverture assurantielle ou sur ce qu’on appelle le compte client au sens large, je lui recommande chaudement Jean-David et son équipe. Le courant passe très bien entre le cabinet A2C Courtage et mes clients.”

17/11/23